LA SOLITUDE EN QUESTION
- Isabelle Colleoni
- 13 juin
- 2 min de lecture
La solitude, tout le monde la ressent à un moment ou à un autre de sa vie. Mais elle peut prendre des formes très différentes : parfois choisie et bénéfique, parfois douloureuse et subie. La solitude est vue comme une expérience intérieure, liée à notre histoire, notre personnalité et notre rapport aux autres.

Il est important de distinguer deux formes de solitude :
La solitude objective : lorsqu’une personne est physiquement seule, isolée socialement.
La solitude subjective : le sentiment d’être seul, même entouré. C’est celle qui pèse le plus sur le bien-être.
Certains peuvent être seuls sans en souffrir, alors que d’autres se sentent profondément seuls en famille ou en couple. Ce sentiment de vide vient souvent d’un besoin affectif insatisfait ou d’un manque de lien authentique avec les autres.
La solitude comme besoin
Contrairement aux idées reçues, la solitude peut être nécessaire et même positive. Elle permet de se recentrer, de réfléchir, de se reconnecter à soi-même. Les psychologues parlent parfois de solitude choisie ou solitude constructive. C’est un moment pour souffler, se ressourcer, penser librement. Dans ce cas, la solitude est choisie et constructive.
Quand la solitude devient souffrance
La solitude devient problématique quand elle est subie : rejet, isolement prolongé, perte de lien. Elle est alors associée à des troubles comme :
- La dépression
- L’anxiété sociale
- La baisse d’estime de soi
- Le sentiment d’abandon ou d’inutilité
Origines inconscientes possibles de la solitude
La manière dont une personne vit la solitude dépend en grande partie de son passé :
Les expériences d’attachement dans l’enfance jouent un rôle clé. Un enfant qui a grandi avec un sentiment de sécurité affective aura plus de facilité à vivre des moments de solitude.
En revanche, un enfant qui a vécu un manque affectif, du rejet ou de l’abandon peut, une fois adulte, ressentir la solitude de manière plus douloureuse, parfois angoissante.
Angoisse de séparation non résolue : liée à des expériences précoces (manque de présence maternelle, ruptures affectives…).
Replis narcissiques : l’individu se retire du monde, faute d’avoir été reconnu ou valorisé.
Conclusion
La solitude n’est pas toujours négative. Elle peut devenir une expérience de croissance personnelle, si elle est comprise, acceptée, et bien vécue. Mais lorsqu’elle s’impose, persiste et fait souffrir, il est essentiel d’en parler et de se faire accompagner.
La psychanalyse propose un cadre analytique (écoute neutre, non jugeante, régulière) permettant à la personne de dire sa solitude, de la penser, de la revivre sans danger dans un espace de parole protégé. Le but n’est pas d’éviter la solitude à tout prix, mais d’apprendre à la vivre autrement.
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